J’aime les vieux châteaux. Ils ne sont pas pour moi que de vieilles pierres, mais les témoins de notre histoire. Certains sont des forteresses, d’autres des châteaux d’apparat. Beaucoup possèdent des donjons, des oubliettes, des tunnels cachés, des pièces murées. Ils ont tous une cuisine, où mijotaient les ingrédients d’une bonne restauration, ils ont un ou des salons, pour faire les beaux, des chambres pour faire une pause, des escaliers en colimaçon et d’autres dits d’honneur. Il paraît que certains abritent des fantômes, et leurs murs ont la mémoire des temps modernes comme des plus anciens, de ceux qui y vivent, y ont vécu ou n’ont fait qu’y passer, des évènements, heureux ou dramatiques. Dans leur greniers, s’entassent des malles. Et ils cachent tous un trésor. Non, non, ce n’est pas une légende, ni un conte de fées. Ce trésor est invisible et pourtant presque tangible. Il est une présence, une puissance, une magie. Ces citadelles ont toutes une porte, qu’il nous faut franchir pour atteindre leur cœur.
Pour l’atteindre, il est nécessaire d’en prendre soin, de le restaurer, de le soigner, de le réparer. On ne détruit pas un château, on l’aime.
Ainsi en est-il de notre ego.
Il nous semble parfois bien encombrant, il nous raconte des histoires, ne se regarde et ne regarde le monde qu’à l’aune de ses blessures. Nous commettons souvent l’erreur de vouloir le combattre alors que c’est de soins dont il a besoin. Il nous faut le rassurer, le soigner, le désemcombrer, l’aiguiser pour en faire un merveilleux outil de développement plutôt qu’un empêcheur de tourner un rond.
Il est ce qui nous donne notre sentiment d’identité, d’unicité, mais nous mène en bateau en nous faisant confondre unicité et séparativité. Il veut se croire spécial, au-dessus, quelquefois au-dessous, de la mêlée. L’humanité n’est pas une masse informe, nous sommes chacun uniques et profondément, indéfectiblement interconnectés les uns aux autres. Nos limites corporelles nous semblent être celles de notre peau, mais notre champ énergétique s’étend jusqu’à tout ce qui vit.
Notre ego est intemporel, et utile. D’autant plus utile que nous le débarrassons des voiles qui le séparent de cette part grandiose en lui, le grand Moi, porte incontournable vers Soi.
N’oublions jamais, il est là, toujours, à chaque instant, et nous pouvons nous laisser piéger par ses petits jeux, ou nous connecter à sa part la plus grande pour nous approcher du cœur de l’être. Mais soyons conscients que c'est toujours lui....
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