Faire de l'espace pour nos émotions, les laisser être, les regarder, les ressentir, voir comment elles peuvent prendre le pouvoir sur nous si nous n'avons pas conscience de ce qui se passe en nous.
Qu'est-ce que je ressens, là, maintenant? D'où ça vient? Quelle est la cause? Qu'est-ce qui est touché en moi? Dès que nous nous posons ces questions, nous créons un tout petit peu de distance, nous ne faisons plus bloc avec l'émotion. Il ne s'agit pas de ne plus avoir d'émotions bien sûr. C'est merveilleux de ressentir de la joie, de la gratitude, de l'empathie. Et les émotions négatives, si elles sont désagréables, sont de puissants indicateurs de là où nous en sommes à un instant t, ou sur un laps de temps lorsque, par exemple, la même émotion vient de façon répétitive..
La difficulté réside dans le fait d'être totalement saisi par l'émotion, tellement pris par elle qu'elle dirige notre être, notre regard, notre action, nos paroles. Si nous pouvons nous entraîner à regarder l'émotion quand elle est là, c'est l'observateur en nous qui tient les rênes, et il se trouve qu'un observateur observe, ce qui signifie qu'il voit mais ne juge pas. Il voit, entend, peut comprendre, mais ne juge pas.
A chaque fois que nous ressentons une émotion négative forte, nous avons tendance à nous juger et à juger l'autre, les autres. Devenir observateur de l'émotion n'efface pas ce qui se passe mais permet d'être là, présent, et de regarder la situation pour ce qu'elle plutôt que pour ce que nous nous racontons qu'elle est. Nuance....
C'est cela faire de l'espace en soi: ne plus être juste une pelote, mais être capable de saisir le fil de la pelote et de le tirer...en douceur.
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