Le suicide est-il un acte de courage, une faiblesse, une fuite? Un choix, assurément. Les bouddhistes disent qu'il ne sert à rien car ce qui n'a pas été dépassé dans cette vie se représentera dans la prochaine. Tout me porte à croire que ce pourrait être juste. En effet, dans la vie, ce que nous appelons des schémas répétitifs sont bel et bien des évènements qui se présentent et se réprésentent jusqu'à ce que nous prenions conscience de ce qui se joue et le dépassions. Maintenant, de là à croire à la réincarnation, c'est une autre histoire.
Nous sommes là devant l'interrogation ultime de tout être humain. Un scientifique américain a affirmé récemment détenir la preuve de l'après-vie, qu'il explique par la physique quantique. Mais ce n'est pas mon propos aujourd'hui...encore que...
Décide-t-on de la fin de sa vie dans l'espoir d'un monde meilleur? Je ne crois pas. On met fin à ses jours pour que la souffrance cesse. A qui n'est-il pas arrivé un jour, dans des moments difficiles, de se dire "j'aimerais m'endormir jusqu'à ce que ça cesse"? Le suicide n'est pas une lâcheté. Quand le psychisme ne voit rien devant lui, quand il n'y a plus d'horizon, plus de lueur, il entre dans une espèce de catalepsie qui empêche tout mouvement. Il est sans repères, comme enfermé dans une pièce capitonnée et sombre. Rien ne lui parvient plus de l'extérieur ni de l'intérieur. Cette paralysie exclut la personne du monde et de lui-même. Bouger, entendre, sentir, il faudrait pouvoir remettre du mouvement, des sens, du sens...alors, survient le mystère: devant cette nécessité de mouvement, l'acte irréversible, la mort donnée à soi-même, apparaît comme le mouvement ultime, le choix ultime quand plus aucun autre ne semble possible.
Certains suicides relèvent d'autre chose, comme celui des résistants à qui l'on donnait une capsule de cyanure pour éviter de parler sous la torture. Ou celui imposé à Socrate, à Rommel.
Et puis, plus sournois, il y a ceux qui sont des morts à petit feu, de lentes auto-destructions, quand l'appétit de vivre s'est fait la malle ou même ne s'est jamais vraiment présenté.
Comment évoquer le suicide en quelques lignes d'un post de blog? J'ai écrit plus haut qu'il s'agissait d'un mystère. Celui de l'amour. De soi, de la vie. Quand son absence nous apparaît comme totale, un peu comme un bébé qui croit sa mère disparue quand elle est dans la pièce à côté, nous crevons de désespoir.
Préparé à l'avance ou surgi d'une pulsion, peut-on comprendre -et faut-il même tenter de le faire?- à cette envie de mourir jusqu'au passage à l'acte?
L'amour de la vie, l'amour de la vie en soi, de la vie que nous sommes, de la vie dont nous participons,est-ce un don? un apprentissage? une transmission?
Il ne peut y avoir de jugement moral du suicide car il est au-delà de la moral, il n'a rien à faire d'elle ni avec elle. Tel un homme dans le désert, écrasé par le soleil, qui avance de plus en plus difficilement, un pas, puis un autre, son corps de plus en plus lourd qui ne peut plus avancer, finit par s'écrouler, et meurt de soif. Soif...
Rédigé par : Isabelle à Marielle | 14/08/2014 à 17:04
Rédigé par : Sanchita | 14/08/2014 à 10:48
Rédigé par : Marielle | 14/08/2014 à 08:17
Rédigé par : Pascal | 13/08/2014 à 21:41