Le leitmotiv entendu depuis plusieurs mois, "Achetons Français", est absurde à plus d'un titre. D'abord, parce que la quasi totalité des produits dits français ne le sont jamais entièrement, que ce soit pour leurs matières premières ou leur fabrication. Ensuite, si chacun y va de son protectionnisme, quid du développement international des entreprises, quid des balances commerciales? Au-delà des échanges commerciaux, une question philosophique se pose: nous fermer à la globalité de l'humanité, au développement d'usines dans les pays du sud, à l'interdépendance des pays et des peuples, nous rend prisonniers de nous-mêmes. La mondialisation, si décriée, n'est pas qu'une libéralisation sauvage, elle est aussi une opportunité, selon que nous en fassions une opportunité d'échanges à tous les niveaux ou seulement un outil de profit. Nous ne nous développerons pas sans le développement, non seulement de nos voisins, mais de ceux, plus éloignés qui ont tout autant, voire plus, que nous besoin d'échanges commerciaux. Le commerce équitable en est une voie exemplaire. Acheter français est une imbécillité si cela revient à ne s'intéresser qu'à ce qui sort de nos propres nombrils. Nous sommes là au-delà de la politique, mais dans une vision plus large qui, sans minorer nos intérêts, inclue ceux des autres, sans lesquels nous sommes promis à une fin certaine.
L'économie maîtrisée ne passe pas par le protectionnisme, mais par des échanges justes.
Les commentaires récents